L'homme aux rats
Liliane Fainsilber
La première
rencontre de Freud et de Ernst : nous apprenons qu'il souffre d'obsessions
et nottament de la crainte qu'il n'arrive quelque chose à deux
personnes qu'il aime beaucoup. Or de ces deux personnes, il y en a une
qui est déjà morte. C'est son père. La première séance, il raconte ses souvenirs d'enfance avec des femmes qui lui avaient accordé quelques faveurs, Melle Robert et Melle Rosa et un souvenir cuisant de son adolescence où un jeune homme s'éatit prétendu son ami, pour avoir en fait l'occasion de rencontrer l'une de ses soeurs. A son dire, ce fut là le "plus grand choc de sa vie". Au cours de la seconde et de la troisième séance il raconte avec force détails sa grande obsession des rats et Freud arrive, non sans mal à en reconstituer l'enchaînement des faits ainsi que le parcours, car il se déplace beaucoup et notamment en train pour pouvoir s'acquitter en vain de sa dette, puisque celui à qui il veut rendre cet argent - l'argent du pince-nez, n'en veut pas, puisque ce n'est pas lui qui a payé. Rappelons que s'il ne peut donner cet argent à David, son père et sa dame seront condamnés à subir le supplice des rats, c'est à dire qu'on leur introduira dans l'anus deux rats affamés. Puis brusquement,
à la quatrième séance, il lâche si on peut
dire le fil de son obsession et entreprend de raconter les circonstances
de la mort de son père et comment - un an et demi après,
à l'occasion du décès de l'une de ses tantes, il
se reprocha le fait de s'être endormi pendant que son père
rendait son dernier soupir. C'est là qu'il commence à
se prendre pour un criminel. Sixième séance : Est-ce qu'on ne peut pas dire que cette représentation refoulée commence quand même à montrer le bout de son nez : le désir de la mort de son père commence à être formulée mais sous un forme énergiquement déniée ? - Première
forme : Il se souvient d'avoir pensé, à propos d'une petite
fille que si son père mourrait, elle se montrerait très
gentille avec lui. - troisième
forme, la veille de la mort de son père, l'idée revint
mais très atténuée : "je peux maintenant perdre
ce que j'ai de plus cher" Il y a tout de suite
après une phrase très surprenante - le traducteur mentionne
qu'on ne sait pas si c'est un lapsus de Freud ou de Ernst qui est celle-ci
:
Cela est donc un
très bel exemple clinique de ce que Freud a décrit dans
son texte "La dénégation et notamment concernant
cette partie : Tout comme avec ce "non, ce n'est pas ma mère", on peut extraire de cette affirmation :" je suis sûr de ne jamais avoir souhaité la mort de mon père" "le pur contenu de l'idée."
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