Sixième séance de l'homme aux rats

Geneviève Abecassis

Cette sixième séance touche essentiellement au lien entre les vœux de mort de son père et les désirs sexuels de Ernst.
Elle s'ouvre par le rappel d'une des manifestations de son surmoi :dans son jeune âge ,il avait craint que ses parents ne devinent ses pensées.
Mais nous savons déjà, ainsi que Freud qui ne l'a manifestement pas oublié,à quoi est effectivement liée cette idée.
C.F. Première séance,page 39 : " Pendant quelque temps, j'ai eu l'idée maladive que mes parents savaient mes pensées…comme si je les exprimais à haute voix…je vois là le début de ma maladie…Il y avait des personnes ,des jeunes filles qui me plaisaient beaucoup et que je désirais ardemment voir nues. Mais à propos de ces désirs, j'éprouvais un sentiment d'inquiétante frayeur, comme s'il devait arriver quelque chose …par ex. ,que mon père ne vienne à mourir. " Et là l'idée de Freud est faite quand il note " l'exemple est la chose même ".Ernst continue cette séance " des pensées sur la mort de mon père m'ont occupé de bonne heure et pendant de longues années et m'ont conduit à un triste état d'âme "
Dès cette première séance , le lien est établi par Ernst lui-même entre ses désirs sexuels et la mort de son père. Toutefois le mort du père ne peut être représentée que sous forme de crainte et non de vœu.

Dans la sixième séance , le souvenir remonte à l'âge de 12 ans, la période intermédiaire,(comme l'appelle Freud un peu plus loin),et si l'on retrouve le lien entre l'intérêt pour les filles et la mort du père,cet intérêt semble avoir été un peu édulcoré,,ce n'est plus le désir de voir ou de toucher les corps nus ,mais un désir de tendresse,d'affection .Et là le vœu de mort du père apparaît sous forme de supposition,de condition qui pourrait favoriser,l'intérêt et l'affection de la jeune fille à son égard.

Fort de sa théorie Freud va alors s'engager dans une bataille ;il attaque les position de défense de Ernst , Freud attaque, Ernst résiste. Mais les arguments mêmes dont il use pour réfuter les affirmations de Freud permettent à ce dernier d'exposer (et de vérifier) ses propres considérations quant à la genèse de la N.O. et de se livrer à une véritable reconstruction du cas .

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