Evocation des circonstances de la mort de son père (quatrième séance ) Liliane Fainsilber
Voici donc ma lecture momentanée de cette quatrième séance et les questions en suspens pour moi
Donc au cours de cette séance, Ernst abandonne (très momentanément) son obsession des rats, pour parler de la mort de son père. Sur quoi porte son reproche ? De quoi se sent-il coupable ? De ce quen écrit Freud, cest du fait « de ne pas avoir été présent au moment de sa mort ». Donc au début il se le reprochait tout comme sa mère et ses surs, mais ce reproche ne le tourmentait pas, pas encore.
« Ce nest quun an et demi plus tard (il doit y avoir une erreur de date mais on ne sait si elle vient dErnst ou de Freud (1899-1902)) que le souvenir de sa négligence séveilla en lui et commença à le tourmenter de la façon la plus épouvantable, si bien quil se prit pour un criminel ».
Donc là nous avons, me semble-t-il, mis en évidence ce que Freud appelle la fausse connexion ou la mésalliance entre laffect et la représentation.
Laffect « il se prend pour un criminel » et la représentation sur laquelle il est venu se fixer, sattacher : il dormait alors que son père se mourait.
Ce qui a provoqué le réveil de ce reproche, cest un nouveau deuil, la mort dune tante. Freud lappelle « le motif ». Je me demande si ce n'est pas un phénomène de transfert, occasion d'un retour du refoulé, un peu comme un événement du jour peut provoquer l'occasion d'un rêve. Par exemple dans le rêve de la monographie botanique, Freud avait vu à la vitrine dun libraire un livre avec des planches de cyclamen si je me souviens bien et rencontré la femme du Dr Gartner, qui avait une mine "florissante". C'est à cette occasion, en partant de ces ingrédients, quil avait fabriqué son rêve.
Voici par contre la phrase qui me fait problème : Je ne vois pas bien pourquoi, cest dans la suite des associations, pourquoi ni comment cela sarticule au fait quil « ajouta à son édifice didées un prolongement dans lau-delà »,
Est-ce que cette phrase se réfère à ce supplice des rats qui pouvait être appliqué à son père, même sil était mort. Ou alors est-ce quil ne sagit pas du supplice des rats, mais plutôt de ses reproches qui seraient en quelque sorte éternels. Au lieu des « regrets éternels » se serait « reproches éternels » ?
A vrai dire, je narrive pas encore, en ce qui me concerne, à voir quel est le lien entre cette obsession des rats et ce qui concerne la mort de son père qui est pour linstant associée au fait quil pense être un grand criminel.
Je narrive pas, pour tout dire, à repérer quand a commencé cette obsession des rats par rapport à la mort de son père. Il me semble que cette dernière doit avoir précédé de peu, sa venue chez Freud, en 1907, puisquil est venu voir Freud pour obtenir de lui un « certificat » selon lequel il devait rendre largent au capitaine David, il était donc en plein dans les tractations de sa névrose aux rats, tandis que le reproche quil sadressait dêtre un grand criminel datait de la mort de la tante, donc soit 1901 ou 1902. Mais peut-être que la suite du texte permettra de relier les deux composantes de sa névrose.
Note additionnelle à propos de cet "dans l'au-delà"
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