Les motifs de la névrose ou du symptôme

Page 29

Dora faisait du chantage auprès de son père, en étant malade, pour le faire céder, obtenir qu’il rompe avec Madame K. et au moins se venger de lui.

Freud profite de cette remarque pour généraliser cette question du motif qui n’est pas à confondre avec les mécanismes de formation du symptôme.

Ils ne participent à cette formation, ils ne font qu’utiliser le symptôme une fois qu’il s’est installé.

« Le symptôme est d’abord un hôte importun dans la vie psychique », il disparaît éventuellement s’il n’a pas été utile mais il peut aussi arriver qu’il trouve une utilité secondairement.

La vraie névrose est constituée quand aux symptômes sont adjoints les motifs qui la justifient et l’entretiennent. Chacun finit par y trouver son compte et le moi et le désir inconscient qui s’y manifeste même si c’est d’une façon pour le moins détournée, déformée : « un certain courant psychique peut trouver commode de se servir du symptôme, et de cette façon, celui-ci acquiert une fonction secondaire et se trouve comme ancré dans le psychisme. »

Autrement dit plus personne n’a intérêt à le voir disparaître.

Ceci pose la question de la guérison de la maladie à laquelle le malade s’oppose de toutes ses forces.

Freud énumère un certain nombre de raisons qui peuvent servir de prétextes

L’amour et les privilèges accordés par les parents quand l’enfant tombe malade.

Une femme mal mariée qui obtient ainsi que son mari lui prête attention et dépense des fortunes pour elle.

« Ces états morbides sont dirigés contre une personne déterminée. »

Avec le motif de la maladie, disparaît éventuellement le symptôme.

Dans une note de bas de page 30 datée de 1923,

Aux motifs secondaires de la maladie, Freud rajoute, un motif primaire, un motif qui est « présent dès le début de la maladie »

« Le fait de devenir malade épargne un effort », il permet d’éviter le conflit et de tirer les conséquences de cet état de fait. Le bénéfice primaire est en fait une fuite dans la maladie.

Ces motifs de la maladie, ce par quoi le patient y trouve avantage profit est ce qui fait le plus grand obstacle à la guérison. Le destin, les circonstances de la vie par contre peuvent faire que les symptômes disparaissent comme par enchantement.

Pour résumer, dans le cas de Dora, elle a fabriqué ses symptômes, pour s’éviter un conflit interne devant la représentation inconciliable qu’avait constitué pour elle l’excitation sexuelle de Monsieur K.

Mais secondairement elle utilisait ses symptômes pour alimenter son conflit avec son père et la famille K.

Retour organisation du site