Les symptômes
de Dora
Et leur
chronologie
Il faut retenir l'identification
virile de Dora à son frère p. 12.
" Le frère unique de la jeune fille plus âgé
qu'elle d'un an et demi, avait jadis été le modèle
auquel son amour-propre aspirait à ressembler " associée
à celle de la tante qui était morte récemment de
cachexie donc sans trop savoir ce dont elle souffrait. Cette question
des identifications est importante parce que c'est avec l'aide des identifications
que se forment les symptômes : Dora tousse, elle prouve ainsi
parce qu'elle est identifiée à son père, elle est
comme lui.
Dès l'âge de
huit ans elle souffrait d'une gêne respiratoire permanente qui
s'accentuait par accès.
Elle apparaît après la première fois après
une excursion en montagne. Dure six mois.
Chronologie
- Vers l'âge de douze ans, migraines et accès de toux.
- La migraine disparaît à l'âge de seize ans.
- Les quintes de toux persistent jusqu'à l'âge de dix huit
ans, âge auquel elle vint voir Freud.
Les crises duraient de trois
à cinq semaines, une plus longue de trois mois.
Au début des crises, cette toux était accompagnée
d'une aphonie.
- Dora vint voir une première
fois Freud à l'âge de seize ans. Mais la crise s'était
estompée spontanément.
- A l'âge de dix sept
ans, après la mort de sa tante préférée
- celle, nous dit Freud, à laquelle elle s'était identifiée,
et tandis qu'elle séjournait dans sa famille, elle tomba malade
avec comme symptômes de la fièvre que l'on attribua à
une crise d'appendicite. (Freud interprètera ce symptôme
au cours de l'analyse. )
Elle refusait en général
de se faire soigner et - c'est un fait à souligner - " c'est
sur l'ordre formel de son père " qu'elle vint se faire soigner
chez Freud. Rien que ce détail fait quand même mal augurer
de la durée de cette psychanalyse. Elle n'a pas tenu trois mois.
- A dix huit ans, donc Freud
résume ainsi son état :
" Les symptômes principaux de son état étaient
la dépression et des troubles du caractère. Elle ne s'entendait
plus avec son père et chercher noise à sa mère.
Mais surtout ses parents ont été effrayés par une
lettre qu'elle avait laissé sur son bureau pour que ses parents
puisse la lire. Elle y manifestait le désir de se suicider. C'était
une lettre d'adieu.
- Autre événement
tout aussi important :
Après une dispute insignifiante entre le père et la fille,
elle eut pour la première fois " un évanouissement
duquel elle garda de l'amnésie
"
En note à propos de cet évanouissement, Freud rajoute,
que Dora avait eu au cours de cet évanouissement, des convulsions
et un état délirant. Mais il rajoute qu'il n'avait pu
au cours de ces trois mois d'analyse déchiffrer cet événement.
Je trouve que cet épisode est fort intéressant à
mettre en relation avec un grand texte de Freud, Dostoïevski et
le parricide, celui où il décrit les crises convulsives,
disons le mot les crises d'épilepsie du romancier, si on s'y
reporte, on y trouvera un éclairage très intéressant
par rapport à l'histoire de Dora, à savoir ce qu'il en
est, pour une femme, de son désir de la mort du père.
Pour résumer Freud
trouve que Dora est atteinte d'une forme mineure d'hystérie "
dyspnée, toux nerveuse, aphonie, peut-être aussi migraine
; avec cela dépression, humeur insociable hystérique,
et dégoût probablement peu sincère de la vie ".
Je retiendrais parmi tous
ces troubles surtout sa perte de connaissance avec convulsion et aussi
sa pseudo-crise d'appendicite, l'un dévoilant un désir
de mort à l'égard du père, l'autre un fantasme
de grossesse, doublé d'un fantasme de prostitution. C'est ce
que Freud décrit au cours de ces trois petits mois d'analyse.
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