L'interprétation
de la toux de Dora
p. 32
Freud pense que la toux de
Dora est liée à son père, à son père
fortuné/ infortuné. C'est autour de ce signifiant que
va tourner l'interprétation de Freud.
Dora découvre en effet pas le biais de ce signifiant qu'elle
sait que son père est riche, il offre beaucoup de cadeaux, aux
unes et aux autres, mais qu'il est pourtant impuissant et qu'il y a
d'autre façon de satisfaction sexuelle que celle par les voies
disons génitales.
Donc c'est en liaison avec l'impuissance du père, que la toux
de Dora est la représentation d'une scène de rapport sexuel,
une scène primitive avec les signifiants de la pulsion orale.
Cette phrase de Freud est importante, il faut l'inscrire sur nos tablettes
:
" Selon une règle
que j'ai toujours trouvée confirmée par mon expérience,
mais que je n'avais pas eu le courage d'ériger en règle
générale - voila qui est fait - Le symptôme signifie
la représentation - la réalisation - d'un fantasme à
contenu sexuel, c'est à dire d'une situation sexuelle
Plus loin il complète
la description de ce fantasme comme un " assouvissemnt sexuel "
par la bouche, avec l'aide " des organes qui se trouvaient chez
elle dans un état d'irritation : la gorge et la cavité
buccale ".
Et voici comment Freud décrit ce fantasme :
" Cette toux survenait par quintes et provoquée habituellement
par un chatouillement dans le gosier, représentait une situation
de satisfaction sexuelle par os entre deux personnes dont les relations
amoureuses la préoccupaient sans cesse. Le fait que la toux ait
disparu peu de temps après cette explication tacitement acceptée
s'accorde très bien avec notre conception, mais nous ne voulûmes
pas attacher trop de prix à ce changement, puisqu'il s'était
souvent déjà effectué spontanément. "
Là Freud est trop
modeste quant à la portée de son interprétation
sur la disparition du symptôme.
Freud définit donc
le symptôme comme étant toujours la représentation
d'une scène sexuelle est, pourquoi ne pas le dire, d'une scène
dite primitive, construite avec des signifiants de la pulsion, selon
les théories sexuelles infantiles.
Ces scènes sont construites,
pour Dora, avec des signifiants oraux, mais aussi bien pour l'Homme
aux rats que pour l'Homme aux loups, ce sont avec des signifiants anaux.
C'est par l'anus qu'on accouche et donc qu'on a des enfants. C'est par
là qu'ils sont entrés et sortis.
Il faudrait relire ce que Freud raconte sur ces théories sexuelles
infantiles.
A ce propos, j'ai un souvenir écran qui est amusant. J'entends
ma mère dans une discussion intime avec une amie et que je ne
suis pas sensée écouter, dire " celui-là je
l'ai eu par l'oreille ".
Je me demandais comment il avait bien pu sortir. Je pensais qu'il s'agissait
de la naissance de l'un de mes petits frères. Mais là
où je peux en déduire que c'est un souvenir-écran
c'est qu'il me paraît être déplacé dans le
temps. Je pense avoir entendu ces paroles alors que j'avais une douzaine
d'années. Cela paraît peu vraisemblable que j'ai été
aussi nigaude à cet âge là ! Bon mais enfin ce qui
me console c'est qu'il y a quand même un vieux mythe religieux
selon lequel la Vierge Marie avait été fécondée
par l'oreille, par la colombe du Saint Esprit, c'est Jones qui en a
fait un magnifique article. Alors puisque cet enfant a pu y entrer pourquoi
n'en serait-il pas sorti ?
Fécondé par la parole. On retrouvera ce mythe de la Vierge
Marie, dans les associations du second rêve de Dora.
Sortir par l'oreille, par
la bouche, par l'anus, ce dont on peut être sûr c'est que
l'enfant nouveau-né, frère ou sur, vous sort par
les yeux ou encore que vous l'avez dans le nez ! C'est fou ! Toutes
les ressources de la langue dont nous disposons constituent une sorte
de vocabulaire, de moyen d'expression, de la pulsion.
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