Dora,

ou la reconstruction d'une histoire personnelle

Lecture du préambule de Dora, de Sigmund Freud, extrait des « cinq psychanalyses ».

 

 

Agnès Bély



Le rapport de l'analyse de Dora fut publié en 1905 par Freud. Dora est une jeune fille que Freud eut onze semaines en analyse, d'octobre à décembre 1900. C'est en 1901 qu'il termina l'exposé de ce cas, mais il ne le publia que 5 ans plus tard. Cet essai, Freud souhaitait au départ l'appeler « rêve et hystérie », sans doute parce qu'il souhaitait, à travers cet exposé corroborer les hypothèses posées dans « l'interprétation des rêves », publié sous le titre Traumdeutung, le 4 novembre 1899.

Ce livre, avait reçu un accueil mitigé, et servi de prétexte à un certain nombre de critiques envers la théorie de Freud.1


Dans le préambule, Freud expose sa manière de travailler, justifie ses prises de position et répond à ses éventuels détracteurs. Cette position peut sembler curieuse. Mais elle se justifie. Premièrement parce que le style de Freud est particulier, il fonctionne comme il l'exprime plus loin, comme un archéologue, ainsi, il ne renie jamais ses premières découvertes et ne retravaille pas ses textes, ce qu'il infirme, ou confirme plus tard, il le met en note de bas de page. Il est aussi conscient des limites de ce qu'il expose, par exemple, il affirme qu'il faudrait beaucoup plus d'exemples pour confirmer ses hypothèses, mais sa pratique lui permet de dire qu'elles sont justes.2

Freud nous met devant la tension qui l'anime : d'une part travailler pour la science, non pas pour se faire des lauriers, mais pour pouvoir, à long terme, faire avancer la recherche sur l'hystérie et la névrose, afin de soulager ceux qui en souffrent ;3 d'autre part, respecter l'intimité de la personne dont il expose le cas. Un médecin paraîtrait-il sérieux s'il exposait à tout vent le cas des personnes qu'il soulage ? Qu'en serait-il ensuite de sa crédibilité ? Et surtout, comment les patients pourraient-ils continuer à parler librement, sans entrave, y compris de leur sexualité ! L'exposition du cas de Dora, nous explique Freud, a été fait dans certaines circonstances : son nom n'est pas mentionné, il est fait des années plus tard, et s'il se permet de le faire, c'est qu'il connaît l'entourage de celle-ci, et sait que ces personne ne risquent pas de lire ses écrits.

L'exposition de cas cliniques pose aussi la question du besoin de parler, pour l'analyste, de sa pratique et de ce que ça lui renvoie de sa propre analyse et de son expérience personnelle. Sans être analyste, je vois bien que certaines confidences sont parfois lourdes à porter, parce qu'elles touchent au plus profond ce que je suis. Ce besoin, Freud l'assouvissait certainement dans sa correspondance avec Fliess qui fut longtemps son confident.

Dans le texte sur Dora, Freud pose déjà les bases de l'éthique de l'analyste, qui tout en analysant, fait avancer la théorie analytique, et sa propre analyse personnelle. Mais ceci ne peut se faire que dans le respect absolu dans la personne. Ainsi, la recherche scientifique ne prend pas le pas sur le respect de l'individu.

Un autre aspect de ce préambule, est l'avertissement au lecteur de la question de la sexualité. Certains, encore actuellement, font le reproche à Freud d'être un obsédé sexuel. Mais si nous lisons bien, tel n'est pas le cas. 4 La question de parler de la sexualité en analyse relève d'ailleurs de cette condition : la neutralité absolue de l'analyste devant le dire de l'analysant. Si parler de sa pratique, ou simplement de ses fantasmes, au moment où ils viennent, relève de la liquidation du symptôme, il n'y a pas d'autre solution. Cela fait aussi partie de l'éthique de l'analyste. J'ai remarqué une chose à ce propos, c'est que pouvoir parler à quelqu'un absolument inexpressif de tout, permet à son tour de tout entendre. La façon dont on est écouté détermine aussi la façon d'écouter, peut-être par identification... Ou parce que cette façon est juste. D'où la condition pour l'analyste d'avoir été analysé et exploré la question sexuelle avant de pratiquer soi même l'analyse. Penser qu'une simple formation théorique permet d'avoir les pré-requis pour analyser est un leurre.5

Freud, ensuite, fait part de sa méthode de travail, pas de prise de note en séances. Cette histoire de prise de notes m'a posé question. C'est quelque chose qui peut déranger dans la prise de parole, et qui peut interférer dans le transfert, mais qui a l'air couramment pratiqué. Les prétextes donnés sont : « fixer l'attention ». Visiblement, Freud fonctionnait sans, et prenait les notes ensuite. Freud écrivait énormément Il y a effectivement ce besoin de noter, de toute façon. Peut-être toujours en lien avec ce besoin de dire. Winnicott justifiait sa prise de notes par le fait d'éviter de donner des interprétations hâtives qu'il aurait regrettées.

Ce qui peut-être dit aussi sur ce préambule, est l'évolution de Freud dans l'approche des névroses. Dans les « Etudes sur l'hystérie », Freud travaille au départ, uniquement sur le symptôme. Son hypothèse est que le symptôme est apparu au moment d'un traumatisme, ou lorsqu'un traumatisme a été réactivé. Donc, en faisant remémorer au patient le symptôme, celui-ci disparaît. Ainsi, Freud, avec Breuer, travaille à partir de l'hypnose ou la suggestion (par exemple, Freud donne une pression sur le front d'une patiente pour qu'elle se souvienne). Cependant, il faut nuancer, l'idée d'associer librement apparaît déjà dans les « Etudes sur l'hystérie », peut-être de façon hasardeuse, mais Freud en note les fruits, qu'il attribue à une séance d'hypnose précédant cette technique sur Mme Emmy Von N6... Mais il semble que ce soit surtout à partir de la pratique de Freud et du travail d'élaboration, autour de die Traumdeutung que la technique de la libre association soit devenue la ligne de conduite de Freud et de ses successeurs7. C'est d'ailleurs l'application stricte de la libre association qui a amené Freud à prêter attention aux rêves.8

Freud parle aussi de sa méthode pour la rédaction de ce compte rendu, il affirme avoir omis les interprétations, et évoque la raison de cette omission : le transfert envers Dora n'a pas été étudié. Doit on en déduire que les interprétations n'ont de valeur que dans le transfert ?

Un autre aspect est aussi les limites de son argumentation à partir d'un seul cas au sujet de son hypothèse originale : l'étiologie psychosexuelle de l'hystérie. Freud en est conscient, mais pour répondre à ses détracteurs éventuels, il invite à effectuer le même va et vient entre pratique9 et recherche personnelle, comme un pionnier découvrant un nouveau continent, invite ceux qui ne le croient pas à explorer et découvrir ce qu'il a lui-même découvert. Freud ne peut raisonnablement pas exposer l'intimité de tous ses patients !

Pour conclure ce préambule, Freud écrit encore à ses éventuels détracteurs sur les avantages, même apparents modestes de sa technique.10

1Voir la préface de Didier Anzieu, à l'ouvrage de Freud, Sur le rêve, cette préface retrace l'histoire de la rédaction de cet exposé.

2P 6, Celui qui jusqu'à présent refusait de croire à la validité générale et universelle de l'étiologie psychosexuelle de l'hystérie, ne se laissera guère convaincre en prenant connaissance d'une seule observation ; il fera mieux de suspendre son jugement jusqu'au moment où, par son propre travail, il aura acquis le droit de se former une conviction personnelle.

3Toutefois, je suis d'avis que le médecin a des devoirs, non seulement envers le malade, mais aussi envers la science. Envers la science, cela veut dire, au fond, envers beaucoup d'autres malades qui souffrent du même mal ou en souffriront. P 2

4P 3 « Ce serait l'indice d'une étrange et perverse lubricité de supposer que de semblables conversations fussent un bon moyen d'excitation et d'assouvissements sexuels. »

5Je me souviens, d'une période, où j'écoutais bénévolement des ados dans un collège, inévitablement, les fous rires et les blagues grivoises avaient parfois lieu avec certains. Peut-être le fait d'avoir une jeune femme en face d'eux...

À l'un d'eux, je fais une petite remarque du style « ça te travaille », il n'est jamais revenu ensuite et du coup, je m'en suis mordue les doigts. J'avais beau avoir eu une formation au développement psychosexuel de l'enfant et de l'adolescent, ça ne m'a pas vraiment aidé dans ces circonstances.

6Etudes sur l'hystérie, Cas de Mme Emmy Von N..., p 42 Freud effectue une séance de massage après une séance d'hypnose. «C'est ainsi que s'exerce mon influence dès la séance de massage ; elle se tranquillise, devient plus sereine, et découvre, même en dehors des questions posées sous hypnose, les motifs de chacun de ses accès de mauvaise humeur. D'ailleurs les propos qu'elle me tient, pendant que je la masse, ne sont pas non plus aussi inintentionnels que leur apparence le ferait supposer ; ils reproduisent plutôt assez fidèlement les souvenirs et les impressions nouvelles qui ont agi sur elle depuis notre dernier entretien et émanent, souvent d'une façon tout à fait inattendue, de réminiscence pathogènes dont elle se décharge spontanément par la parole. Tout se passe comme si elle s'était approprié mon procédé. Elle semble utiliser cette conversation, en apparence menée à bâtons rompus, comme complément de l'hypnose. C'est ainsi qu'elle en vient aujourd'hui à parler de sa famille, et, par toute sorte de détours, à conter l'histoire d'un cousin original...... »

Ainsi, Freud parle pour sa patiente de l'appropriation d'une technique (association que Freud provoquait sous l'hypnose), et de toute sorte de détours.....

7P 5, « la nouvelle technique, de beaucoup supérieure à l'ancienne, est incontestablement ... »

8Note 2, p7, Dora.

9P 6, Dora « Celui qui, jusqu'à présent, refusait de croire à la validité générale et universelle de l'étiologie psychosexuelle de l'hystérie, ne se laissera guère convaincre en prenant connaissance d'une seule observation ; il fera mieux de suspendre son jugement jusqu'au moment où, par son propre travail, il aura acquis le droit de se former une conviction personnelle.

10«  Si les trois mois de traitement d'alors n'ont pu faire davantage que résoudre le conflit existant, s'ils n'ont pu établir une barrière de défense contre des états morbides ultérieurs, nulle personne équitable ne le pourra reprocher à la technique analytique. », p 7 Dora

 

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Dora, ou la reconstruction d'une histoire personnelle

Lecture du préambule de Dora, de Sigmund Freud, extrait des « cinq psychanalyses »





Le rapport de l'analyse de Dora fut publié en 1905 par Freud. Dora est une jeune fille que Freud eut onze semaines en analyse, d'octobre à décembre 1900. C'est en 1901 qu'il termina l'exposé de ce cas, mais il ne le publia que 5 ans plus tard. Cet essai, Freud souhaitait au départ l'appeler « rêve et hystérie », sans doute parce qu'il souhaitait, à travers cet exposé corroborer les hypothèses posées dans « l'interprétation des rêves », publié sous le titre Traumdeutung, le 4 novembre 1899.

Ce livre, avait reçu un accueil mitigé, et servi de prétexte à un certain nombre de critiques envers la théorie de Freud.1


Dans le préambule, Freud expose sa manière de travailler, justifie ses prises de position et répond à ses éventuels détracteurs. Cette position peut sembler curieuse. Mais elle se justifie. Premièrement parce que le style de Freud est particulier, il fonctionne comme il l'exprime plus loin, comme un archéologue, ainsi, il ne renie jamais ses premières découvertes et ne retravaille pas ses textes, ce qu'il infirme, ou confirme plus tard, il le met en note de bas de page. Il est aussi conscient des limites de ce qu'il expose, par exemple, il affirme qu'il faudrait beaucoup plus d'exemples pour confirmer ses hypothèses, mais sa pratique lui permet de dire qu'elles sont justes.2

Freud nous met devant la tension qui l'anime : d'une part travailler pour la science, non pas pour se faire des lauriers, mais pour pouvoir, à long terme, faire avancer la recherche sur l'hystérie et la névrose, afin de soulager ceux qui en souffrent ;3 d'autre part, respecter l'intimité de la personne dont il expose le cas. Un médecin paraîtrait-il sérieux s'il exposait à tout vent le cas des personnes qu'il soulage ? Qu'en serait-il ensuite de sa crédibilité ? Et surtout, comment les patients pourraient-ils continuer à parler librement, sans entrave, y compris de leur sexualité ! L'exposition du cas de Dora, nous explique Freud, a été fait dans certaines circonstances : son nom n'est pas mentionné, il est fait des années plus tard, et s'il se permet de le faire, c'est qu'il connaît l'entourage de celle-ci, et sait que ces personne ne risquent pas de lire ses écrits.

L'exposition de cas cliniques pose aussi la question du besoin de parler, pour l'analyste, de sa pratique et de ce que ça lui renvoie de sa propre analyse et de son expérience personnelle. Sans être analyste, je vois bien que certaines confidences sont parfois lourdes à porter, parce qu'elles touchent au plus profond ce que je suis. Ce besoin, Freud l'assouvissait certainement dans sa correspondance avec Fliess qui fut longtemps son confident.

Dans le texte sur Dora, Freud pose déjà les bases de l'éthique de l'analyste, qui tout en analysant, fait avancer la théorie analytique, et sa propre analyse personnelle. Mais ceci ne peut se faire que dans le respect absolu dans la personne. Ainsi, la recherche scientifique ne prend pas le pas sur le respect de l'individu.

Un autre aspect de ce préambule, est l'avertissement au lecteur de la question de la sexualité. Certains, encore actuellement, font le reproche à Freud d'être un obsédé sexuel. Mais si nous lisons bien, tel n'est pas le cas. 4 La question de parler de la sexualité en analyse relève d'ailleurs de cette condition : la neutralité absolue de l'analyste devant le dire de l'analysant. Si parler de sa pratique, ou simplement de ses fantasmes, au moment où ils viennent, relève de la liquidation du symptôme, il n'y a pas d'autre solution. Cela fait aussi partie de l'éthique de l'analyste. J'ai remarqué une chose à ce propos, c'est que pouvoir parler à quelqu'un absolument inexpressif de tout, permet à son tour de tout entendre. La façon dont on est écouté détermine aussi la façon d'écouter, peut-être par identification... Ou parce que cette façon est juste. D'où la condition pour l'analyste d'avoir été analysé et exploré la question sexuelle avant de pratiquer soi même l'analyse. Penser qu'une simple formation théorique permet d'avoir les pré-requis pour analyser est un leurre.5

Freud, ensuite, fait part de sa méthode de travail, pas de prise de note en séances. Cette histoire de prise de notes m'a posé question. C'est quelque chose qui peut déranger dans la prise de parole, et qui peut interférer dans le transfert, mais qui a l'air couramment pratiqué. Les prétextes donnés sont : « fixer l'attention ». Visiblement, Freud fonctionnait sans, et prenait les notes ensuite. Freud écrivait énormément Il y a effectivement ce besoin de noter, de toute façon. Peut-être toujours en lien avec ce besoin de dire. Winnicott justifiait sa prise de notes par le fait d'éviter de donner des interprétations hâtives qu'il aurait regrettées.

Ce qui peut-être dit aussi sur ce préambule, est l'évolution de Freud dans l'approche des névroses. Dans les « Etudes sur l'hystérie », Freud travaille au départ, uniquement sur le symptôme. Son hypothèse est que le symptôme est apparu au moment d'un traumatisme, ou lorsqu'un traumatisme a été réactivé. Donc, en faisant remémorer au patient le symptôme, celui-ci disparaît. Ainsi, Freud, avec Breuer, travaille à partir de l'hypnose ou la suggestion (par exemple, Freud donne une pression sur le front d'une patiente pour qu'elle se souvienne). Cependant, il faut nuancer, l'idée d'associer librement apparaît déjà dans les « Etudes sur l'hystérie », peut-être de façon hasardeuse, mais Freud en note les fruits, qu'il attribue à une séance d'hypnose précédant cette technique sur Mme Emmy Von N6... Mais il semble que ce soit surtout à partir de la pratique de Freud et du travail d'élaboration, autour de die Traumdeutung que la technique de la libre association soit devenue la ligne de conduite de Freud et de ses successeurs7. C'est d'ailleurs l'application stricte de la libre association qui a amené Freud à prêter attention aux rêves.8

Freud parle aussi de sa méthode pour la rédaction de ce compte rendu, il affirme avoir omis les interprétations, et évoque la raison de cette omission : le transfert envers Dora n'a pas été étudié. Doit on en déduire que les interprétations n'ont de valeur que dans le transfert ?

Un autre aspect est aussi les limites de son argumentation à partir d'un seul cas au sujet de son hypothèse originale : l'étiologie psychosexuelle de l'hystérie. Freud en est conscient, mais pour répondre à ses détracteurs éventuels, il invite à effectuer le même va et vient entre pratique9 et recherche personnelle, comme un pionnier découvrant un nouveau continent, invite ceux qui ne le croient pas à explorer et découvrir ce qu'il a lui-même découvert. Freud ne peut raisonnablement pas exposer l'intimité de tous ses patients !

Pour conclure ce préambule, Freud écrit encore à ses éventuels détracteurs sur les avantages, même apparents modestes de sa technique.10

1Voir la préface de Didier Anzieu, à l'ouvrage de Freud, Sur le rêve, cette préface retrace l'histoire de la rédaction de cet exposé.

2P 6, Celui qui jusqu'à présent refusait de croire à la validité générale et universelle de l'étiologie psychosexuelle de l'hystérie, ne se laissera guère convaincre en prenant connaissance d'une seule observation ; il fera mieux de suspendre son jugement jusqu'au moment où, par son propre travail, il aura acquis le droit de se former une conviction personnelle.

3Toutefois, je suis d'avis que le médecin a des devoirs, non seulement envers le malade, mais aussi envers la science. Envers la science, cela veut dire, au fond, envers beaucoup d'autres malades qui souffrent du même mal ou en souffriront. P 2

4P 3 « Ce serait l'indice d'une étrange et perverse lubricité de supposer que de semblables conversations fussent un bon moyen d'excitation et d'assouvissements sexuels. »

5Je me souviens, d'une période, où j'écoutais bénévolement des ados dans un collège, inévitablement, les fous rires et les blagues grivoises avaient parfois lieu avec certains. Peut-être le fait d'avoir une jeune femme en face d'eux...

À l'un d'eux, je fais une petite remarque du style « ça te travaille », il n'est jamais revenu ensuite et du coup, je m'en suis mordue les doigts. J'avais beau avoir eu une formation au développement psychosexuel de l'enfant et de l'adolescent, ça ne m'a pas vraiment aidé dans ces circonstances.

6Etudes sur l'hystérie, Cas de Mme Emmy Von N..., p 42 Freud effectue une séance de massage après une séance d'hypnose. «C'est ainsi que s'exerce mon influence dès la séance de massage ; elle se tranquillise, devient plus sereine, et découvre, même en dehors des questions posées sous hypnose, les motifs de chacun de ses accès de mauvaise humeur. D'ailleurs les propos qu'elle me tient, pendant que je la masse, ne sont pas non plus aussi inintentionnels que leur apparence le ferait supposer ; ils reproduisent plutôt assez fidèlement les souvenirs et les impressions nouvelles qui ont agi sur elle depuis notre dernier entretien et émanent, souvent d'une façon tout à fait inattendue, de réminiscence pathogènes dont elle se décharge spontanément par la parole. Tout se passe comme si elle s'était approprié mon procédé. Elle semble utiliser cette conversation, en apparence menée à bâtons rompus, comme complément de l'hypnose. C'est ainsi qu'elle en vient aujourd'hui à parler de sa famille, et, par toute sorte de détours, à conter l'histoire d'un cousin original...... »

Ainsi, Freud parle pour sa patiente de l'appropriation d'une technique (association que Freud provoquait sous l'hypnose), et de toute sorte de détours.....

7P 5, « la nouvelle technique, de beaucoup supérieure à l'ancienne, est incontestablement ... »

8Note 2, p7, Dora.

9P 6, Dora « Celui qui, jusqu'à présent, refusait de croire à la validité générale et universelle de l'étiologie psychosexuelle de l'hystérie, ne se laissera guère convaincre en prenant connaissance d'une seule observation ; il fera mieux de suspendre son jugement jusqu'au moment où, par son propre travail, il aura acquis le droit de se former une conviction personnelle.

10«  Si les trois mois de traitement d'alors n'ont pu faire davantage que résoudre le conflit existant, s'ils n'ont pu établir une barrière de défense contre des états morbides ultérieurs, nulle personne équitable ne le pourra reprocher à la technique analytique. », p 7 Dora